angraecum sesquipedale Thouars.
angraecum sesquipedale
Thouars.
Étoile de Madagascar
Sépale
Blanc légèrement verdâtre, triangulaire, au nombre de 3.
Opercule cachant les pollinies
Blanc crème, membraneux, recouvrant deux amas collant de pollen (pollinies).
Pétale
Blanc légèrement verdâtre, au nombre de 3 dont l’un plus large, forme le labelle.
Éperon nectarifère
De 25 à 30 cm de long, vert, dont la base contient du nectar.
Cette orchidée épiphyte appelée étoile de Madagascar est une espèce endémique de cette île. Ses fleurs blanches légèrement verdâtres présentent un tube fin et très long appelé éperon nectarifère et pouvant mesurer jusqu’à 30 cm. Cette plante fut présentée à Charles Darwin en 1862, qui en l’examinant, prédit l’existence d’un papillon possédant une trompe de la même longueur que l’éperon nectarifère, apte à polliniser cette fleur. Effectivement, quarante ans plus tard, un grand papillon nocturne de la famille des Sphingidés fut découvert à Madagascar. Muni d’une trompe longue de 22 centimètres, on lui attribua le nom de Xanthopan morganii subsp. praedicta, en référence à la prédiction de Darwin.
La nuit, guidé par l’odeur du nectar, le sphinx parvient à introduire sa trompe dans le tube de la fleur, pour y chercher le liquide nutritif sucré tout au fond de l’éperon. Ce faisant, sa tête se frotte aux pollinies, qui sont des petits amas contenant le pollen. En allant visiter une autre fleur, les pollinies présentes sur la tête du papillon se frotteront au stigmate en y déposant le pollen de la fleur visitée précédemment. Il assure à son insu la pollinisation de la fleur.
Les fleurs chez lesquelles un long éperon est apparu, sont plus facilement pollinisées. En effet, le papillon, à la recherche du nectar, est amené à enfoncer sa tête profondément dans la fleur. Ainsi, il entre en contact avec les pollinies. Ces plantes à long tube se reproduisent donc mieux. Les papillons qui possèdent une longue trompe sont favorisés car ils accèdent facilement au nectar situé au fond de l’éperon. Comme les structures de la fleur et de l’insecte ont évolué simultanément, ces adaptations réciproques sont le résultat d’une coévolution.